Depuis le déclenchement du processus pour la démocratisation du Togo, les rapports entre les acteurs politiques sont marqués par des négociations, des forums et des dialogues. Malgré cela la crise reste la même, avec les mêmes dirigeants sans légitimité et les mêmes opposants et leurs revendications sans suite. Les répressions criminelles qui ont suivi la présidentielle d’avril 2005, les centaines de morts et de déflatés, les milliers d’exilés et la fracture socio-politique semblent donner une nouvelle occasion aux politiciens d’ouvrir un nouveau dialogue. Faure Gnassingbé l’héritier-successeur du dictateur Eyadema tente de donner une caution à son pouvoir en tendant la main à ses concurrents. Il reçoit qui il veut et entonne une vieille mélopée qui ne trompe plus personne. Dialogue intertogolais …
On prétend que le fameux dialogue se fera sur la base des 22 engagements pris en 2004 devant l’Union Européenne au nom du pouvoir, du vivant d’Eyadema. A Lomé, les opposants se bousculent autour de la table. Ceux qui participent au gouvernement de la honte ne manquent pas non plus à l’appel. Même son de cloche dans la société civile où certains vieux chevaux de retour veulent se faire une place, déboutés de leurs aventures politiciennes… On reparlera de cette société civile.
De quoi donc ces gens s’empressent-ils de parler? Je crois pour ma part que ce dialogue défini comme condition d’une réconciliation nationale est un traquenard contre la vraie démocratisation. Comment ceux qui ont commis des crimes contre notre peuple peuvent-il s’auto-absoudre? Quelle portion de prérogatives les responsables des partis d’opposition, récalés de la lutte démocratique peuvent-ils revendiquer maintenant? Au nom de qui Edem Kodjo peut-il parler, lui qui ne représente que lui-même?
Le vrai débat sur le Togo concerne l’instauration de la démocratie. Il faut que l’on convienne des règles justes qui s’imposeront à tous pour des compétitions dignes entre gens civilisés. Il faut que le pouvoir minoritaire qui régente par la force fasse place à une majorité républicaine qui gouverne au nom du peuple souverain! Tout autre débat en ce moment n’est que facétie.