Décidément les partis politiques togolais ne savent comment se comporter face à l’offre de dialogue de Faure et son comparse Edem Kodjo. Il y en a qui posent des conditions; il y en a d’autres qui réchignent; d’autres encore, prétendument pragmatiques, font des propositions de surenchère. Au fond personne ne semble avoir à redire sur le principe du dialogue. Les positions divergent plutôt sur des questions de fond: l’ordre du jour, la facilitation, le lieu, les participants…
Tout cela semble normal du reste.Ce qui est remarquable, c’est le parfait désordre qui règne au sein de cette opposition. Chaque parti défend ses couleurs. Il n’y a pas de concertation entre les “grands leaders”. Certaines formations n’ont même pas de position claire. Entre leur attitude sur le terrain et les déclarations qu’ils font, il y a un fossé. Tous savent que ni leurs militants ni les Togolais de l’extérieur et encore moins la société civile n’entendent pas apporter de caution à ces négociations. Aussi certains soufflent-ils le chaud et le froid…
Individuellement, les partis d’opposition ne pèsent rien. Ceci est vraiment valable pour tous; y compris d’ailleurs pour l’UFC dont les responsables ont parfois tendance à croire le contraire. Pour preuve, les négociations secrétes que mènerait son “grand leader” avec Faure sont ni plus ni moins une bombe à retardement. La divergence dans tout ce tohu-bohu réside dans les ambitions des uns et des autres. Disons-nous la vérité: si le fondement du dialogue se rapporte à la définition des conditions d’organisation des législatives, alors il est faux et n’intéresse aucun opposant. Pas même Zarifou et Edem! Par contre s’il s’agit de partager les cartes du gouvernement futur, c’est-à-dire créer les conditions d’une collaboration sur fond de réconciliation, alors il y a matière à gesticuler. Tous ces messieurs devenus vieux et ayant essuyé tant d’échecs veulent goûter au pouvoir avant de mourir. Ils en négocieront l’entrée, à tout prix.
C’est la position contraire qui est celle des mouvements citoyens dont le CRDT a traduit toutes les revendications dans son dernier communiqué. Pas question de dialoguer pour faire plaisir à qui que ce soit. Le pouvoir en place est illégitime. S’il le reconnaît, il doit créer les conditions pour un dialogue sans exclusif. Sinon, on pourrait retourner le sens de l’offre de négociation; avec des conditions plus alléchantes pour ceux qui ne doivent plus diriger notre pays.
Dany Ayida