Il faut sauver le “sodat” Alioune Tine

Pour être un soldat, Alioune l’est plus que tous. Celui que la Brigade des Investigations Criminelles du Sénégal soumet depuis trois jours à un interrogatoire (caustique à en croire un journaliste dakarois) n’est autre que ce démocrate résolu et intègre, qui a toujours su faire siens les combats des Africains pour la liberté et la démocratie. Le président de la RADDHO est un combattant de la première heure, celui là que les “prédateurs de la démocratie” (c’est son expression) n’ont jamais su séduire ni réduire avec tous leurs atours.
Je suis motivé ce matin pour écrire quelques lignes dès que j’ai appris les conditions de son interpellation et de sa détention. Étrangement, cela ressemble trait pour trait à ce qui nous était arrivé le 19 Mars 2003 et qui eût été pire si Alioune n’avait su jouer de sa partition pour nous sortir des griffes de la même brigade des investigations criminelles du Ministère de l’intérieur du Sénégal. Nous organisions à Dakar un colloque regroupant des acteurs de la société civile et de la diaspora togolaise, dans le but de nous inspirer des expériences de transition démocratique réussie en Afrique de l’Ouest pour contribuer au changement auquel nous aspirons au Togo… Eyadema nous ayant accusés de fomenter un coup d’Etat contre son régime, le pouvoir d’Abdoulaye Wade avait voulu empêcher la tenue de notre rencontre à Dakar. J’ai été convoqué par la Brigade en question en vue disait-on de formalités administratives relatives à notre rencontre. De 8 heures du matin, je ne fut autorisé à quitter les lieu qu’un peu avant minuit… C’aurait pu être pire. Alioune Tine, alors Secrétaire Génral de la RADDHO avait fait sienne notre cause. Il avait mobilisé toute la presse nationale et internationale et s’apprêtait à mettre dans la rue des organisations citoyennes et des partis politiques sénégalais, en vue de dénoncer le “soutien de Wade à l’autocrate de Lomé”… Le colloque avait fini par avoir lieu! Grace à la tenacité d’Alioune Tine et des camarades de la RADDHO.
Je me demande ce qu’auraient été les conditions aujourd’hui, si le leader du M23 n’était pas victime d’un système politique du genre de celui que nous dénoncions au Togo. Je suis convaincu d’une seule seule chose: Alioune Tine n’allait pas inviter des citoyens africains à venir maintenant s’inspirer du “modèle” de son Sénégal sous Wade. La dérive du régime du PDS est inquiétante. 
Nous sommes de cœur avec toi Alioune. Nous aimerions tellement faire comme tu sais si bien procéder. A bientôt pour la suite du combat pour la dignité et la liberté.

Que les démocrates du monde entier se lèvent pour manifester leur soutien à ce brave homme.

Dany K. Ayida