J’écrivais il y a quelques jours que les points sur lesquels la classe politique togolaise veut entamer son dialogue national sont loin de représenter les préoccupations réelles de la population aujourd’hui. Les fameux 22 engagements même s’ils semblent offrir quelques gages pour l’ouverture politique tant recherchée ne règle aucunement la grave crise qui couve dans notre pays depuis longtemps. Ce dialogue, il faut le répéter, règle seulement des situations occasionnelles et factuelles en confirmant Faure à la présidence et en ouvrant la porte de quelques ministères pour certains partis d’opposition.
On se demande alaors si telle est la solution au blocage du processus démocratique par le RPT et son régime de père en fils. La question mérite d’être posée d’autant plus que là-bas à Lomé, de plus en plus d’hommes et de femmes naguère très exigeants s’abandonnent à la facilité, sous prétexte de fatigue ou d’une certaine sagesse. D’aucuns se réfèrent même aux tueries massives de la présidentielle passée pour clamer un prétendu réalisme politique. Alors le presque millier de morts, ces partiotes tombés au nom de la démocratie ne revendiquaient-ils que ces miettes?
Il faut trouver les moyens de poser les vrais problèmes. Comment exorciser le mal togolais en réglant durablement les problèmes qui ont fait s’éparpiller les fils et filles du pays. Ceux qui font que les travailleurs soient devenus des mendiants et que la jeunesse n’a point de salut que dans les taxis-motos et l’exil. Rien ne changera tant qu’on n’impliquera pas dans le règlement de la crise l’immense partie des Togolais qui vivent hors des frontières. Ils sont partis, mais ils n’ont pas abandonné… Ce que la grande diaspora et une partie de la société civile tentent de faire entendre, c’est cet autre réalisme du Togo malade qui mérite un traitement adéquat.
Tant de questionnements appellent un débat national intégral et des solutions courageuses.
Dany