Il est recurrent depuis 1991 que ceux qui voulaient le changement au Togo ne s’entendent pas sur les modalités d’y parvenir. On a passé 15 ans à rechercher des stratégies afin de réunir des opposants contre le système en place. Au lendemain de la Conférence nationale souveraine, on a trop vite fait de baptiser tout le monde opposant-démocrate, pour peu que l’on ait démontré quelque adversité vis-à-vis de la dictature. Les antagonismes qui ont suivi ont fini par éroder tout consensus autour de la grande revendication de l’Etat de droit.
Avec le nouveau “dialogue” où on voit les “grands” et les “petits” opposants redéfinir leur tactique de conquête d’une portion de pouvoir, on peut s’attendre à nouveau à des regroupements de circonstance… Faure et ses amis veulent partager leur pouvoir et l’avis est lancé aux opposants qui en veulent de faire acte de candidature. Une fois de plus, ce ne sont pas les défenseurs de la praxis démocratique qui auront le dernier mot. Certains évoquent déjà un “grand compromis” entre le RPT et l’UFC (les deux “vrais protagonistes” selon certains médiateurs) pour “sauver la paix au Togo.
Il faudra rompre avec cet ordre des choses. Le devoir pour nous autres qui voyons les choses autrement, c’est de ne plus laisser le privilège de la parole et de l’action à ces personnes qui s’offrent l’outrecuidance de parâitre incontournables. C’est pourquoi il faut imposer ailleurs le dialogue pour le changement. Que les forces citoyennes bien identifiées expriment leurs visions. Le prochain pacte qui trahira notre soif de liberté n’engagera que ceux qui le conluront. Le moment est venu de faire entendre au Togo, les voix de ceux qui se sont tu trop longtemps. Ce n’est pas qu’un voeu!
D.K.A.