La fabrique de terroristes

Les Nigérians n’en finissent pas de condamner l’acte de leur jeune concitoyen  Umar Farouk Abdulmutallab, qui a tenté le 25 décembre 2009 de faire exploser en vol un avion de la Northwest airlines. Les condamnations les plus fermes viennent de la communauté musulmane de ce pays, laquelle affirme ne pas comprendre le geste du petit. C’est vrai, on peut tout reprocher nos frères Nigérians sauf de ne pas tenir à leur vie! Mais ce serait mentir que ne de pas reconnaitre que le Nigeria, secoué depuis quelques années par toutes les formes d’extrémismes religieux, surtout musulman, ne soit pas prédisposé à l’émergence des adeptes d’Al-Qaïda.

Les premières réactions des officiels nigérians tendaient même à douter de la nationalité du jeune terroriste. Ils ont prétendu qu’un Nigérian ne pouvait poser pareil acte. Mais une fois l’identité du jeune homme et sa filiation exposées par les médias internationaux, le gouvernement d’Abuja ne pouvait que coopérer aux enquêtes tout en déplorant l’événement.

Pourquoi donc un Nigérian n’aurait-il pas la possibilité de devenir terroriste, se laisser aller à la déchéance suprême du sacrifice et donner la mort au nom de d’Allah, par les mêmes voies que les milliers de militants islamistes qui peuplent la terre? On a déjà vu des terroristes américains, français, anglais, allemands… sans que cela ne frustre… Umar Farouk, fils de banquier de son état n’est pas exempt des maux qui souillent notre société, pays pauvres et pays riches y compris. Le terrorisme est un mal mondial et aucun peuple n’en est épargné, surtout pas ceux d’Afrique.

Les signes sont clairs, l’Afrique offre au mouvement terroriste Al-Qaïda des conditions favorables au recrutement de jeunes musulmans prêts à se sacrifier. Déjà le Sahara est secoué par des prises d’otages: le Mali, la Mauritanie, l’Algérie et le Maroc ont sont sérieusement secoués.

La vraie question qui mérite l’attention de tous, c’est de savoir quelle forme d’éducation rend les jeunes vulnérables au discours des islamistes qui charrient la haine et la mort. Il faut prendre les mesures adéquates, renforcer les coopérations qui permettent de démasquer à temps et annihiler les velléités de ces malades tueurs qui sont parmi nous. Ce n’est pas une petite affaire. Ajouter la lutte contre le terrorisme à toutes les priorités qui préoccupent les Etats n’est pas sans susciter des questions.