L’espérance face à un Gouvernement de honte

Le RPT l’a voulu comme un moyen de couper l’herbe sous le pied à ses opposants. Gilbert F. Houngbo a mené des consultations pendant 3 semaines. Il en sort un attelage gouvernemental hétéroclite, rétrograde et pour le moins anti-démocratique. Quelques caciques de Gilchrist Olympio y sont entrés De vieux chevaux de retour de la génération Eyadema sont là. Mais l’événement notable, loin de ce gouvernement qui n’a d’union que de nom et de prétention, c’est bien le tsunami que cela suscite au sein du principal parti d’opposition: l’Union des Forces de Changement.

La honte, c’est d’abord l’entêtement de Faure Gnassignbé et Gilbert Houngbo à vouloir vendre aux Togolais une entente qui n’en est guère. Le peuple réel n’a cure de ces épousailles entre un leader en mal de légitimité et un président mal venu au pouvoir, réelu grâce à la triche et sans aura ni vision. Ils ont forcé les choses, ils récolteront un effet induit qu’ils ne sauront jamais gérer.
La honte, c’est aussi Gilchrist Olympio, ce vieux politicien qui s’incline devant le fils de son meilleur ennemi, après avoir lamentablement échoué à apporter le changement au Togo. Par ce forfait, l’ex-leader charismatique de l’opposition creuse sa propre tombe. Il s’est comporté en “loser”, passant outre la position du Bureau National de son parti pour se jeter sans contrepartie ( ) dans les bras du RPT. On ne peut plus rien espérer de ce vieux. C’est depuis 2003 que j’ai compris son vilain jeu: il avait empêchés les démocrates de prendre le pouvoir, après que la CNSC/CONEL en liaison avec les candidats (Akitani-Bob et Péré Dahuku) et d’autres opposants eurent mis en place un plan de soulèvement suite à l’élection présidentielle. C’est la même chose qu’il fait avec le FRAC actuellement. Il en est apparemment récompensé, tout honte bue…

Peut-on s’attendre à ce que la fronde actuelle à l’UFC se transforme en une nouvelle dynamique de réorganisation des forces politiques nationales pour le changement et l’alternance? Je pense que ceci est possible. Un nouveau leadership à l’UFC pourrait colmater les brèches de l’opposition défaitiste, regrouper les forces citoyennes du pays et de la diaspora et engager des actions décisives. Quand on sait que le Togo est en train d’initier un processus de décentralisation qui va s’opérationnaliser en 2011 et que l’année suivante l’Assemblée nationale devrait être renouvelée, il faut souhaiter que l’essai actuel soit transformé et se traduise par une stratégie réelle, formelle, structurée et gagnante. En cela, la tenacité manifestée par Fabre depuis les dernières élections serait un grand atout.

Je milite personnellement pour une refonte de l’ensemble des forces politiques nationales au sein d’une nouvelle alliance autour du noyau de l’UFC et des éléments du FRAC. Fabre et Lawson ont démontré qu’ils sont des démocrates patriotes ayant de la hauteur dans l’engagement politique et de la considération pour le peuple. Je les ai vus à l’oeuvre des années durant.

Une nouvelle dynamique d’opposition pour l’alternance au Togo est possible et urgente. Il faut pour cela que des concertations se tiennent tous azimuts en vue d’adopter une orientation, un agenda et des ressources qui permettent de réussir, enfin!